À Gaza, l’aide humanitaire transformée en piège mortel : les survivants affamés sous le feu israélien
Par N.TPublié le
Gaza, enfer humanitaire. Depuis fin mai, la distribution d’aide alimentaire dans l’enclave palestinienne, confiée à la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) – une organisation soutenue par Washington et Israël –, s’apparente à une chasse à l’homme méthodique, une mécanique de terreur sans précédent dans l’histoire des conflits modernes. Près de 400 morts en un mois, tués alors qu’ils tentaient simplement d’attraper un sac de farine ou une boîte de conserve. Des scènes d’horreur qui révèlent une stratégie délibérée : affamer, humilier, éliminer.
Les survivants décrivent des scènes cauchemardesques. Quatre centres de distribution seulement pour tout Gaza, tous situés dans des zones militarisées, sous la surveillance directe de snipers et de drones israéliens. Les vivres ne sont pas distribués : elles sont jetées en vrac sur des palettes, déclenchant des ruées désespérées où seuls les plus forts survivent. Les autres – femmes, enfants, blessés – sont écrasés, abattus, ou meurent de faim dans l’indifférence.
"C’est une course à la mort. Les plus rapides, les plus forts, les plus chanceux survivent. Les autres crèvent", témoigne Mohammed al-Shaqra, cité par Los Angeles Times, blessé par un drone israélien alors qu’il tentait d’approcher un point de distribution. "On nous traite comme des animaux."
Les militaires israéliens tirent à balles réelles sur des foules affamées, sous prétexte de "coups de semonce". Les chars et les drones interviennent pour "maintenir l’ordre", transformant chaque distribution en bain de sang. Bassam Abu Shaar, cité par l'AFP, raconte : "Vers 1 heure du matin, ils ont commencé à nous tirer dessus. J’ai vu des corps partout."
Une humiliation systématique, une stratégie d’extermination
Rien n’est laissé au hasard dans cette mise en scène de la cruauté. Les centres ouvrent aléatoirement, parfois jamais. Les routes "sûres" conduisent droit vers des embuscades. Les employés de la GHF, armés et non humanitaires, orchestrent le chaos.
"C’est une version réelle de Squid Game", compare un survivant, faisant référence à la série où des désespérés s’entretuent pour survivre.
L’objectif est clair : briser toute dignité, pousser les Gazaouis à s’entre-déchirer pour un quignon de pain, avant de les abattre. Les hôpitaux, déjà exsangues, croulent sous les blessés par balles et éclats d’obus, mutilés pour avoir osé chercher à manger.
"Ces centres de distribution sont devenus des centres de massacre", résume Rami Abou Jamous, journaliste gazaoui.
Le silence complice de l’Occident
Pendant ce temps, l’Occident détourne les yeux. Washington et l’Europe, tout en dénonçant mollement les "drames humanitaires", continuent d’armer Israël. La récente attaque israélienne contre l’Iran a servi de diversion bienvenue, éclipsant le calvaire de Gaza.
Les médias français, notamment, minimisent ou ignorent l’horreur. La dépêche de l’AFP détaillant ces massacres a disparu en quelques heures du site de France Info. Trop gênante ? Trop contraire au récit officiel ?
Une indignation mondiale impuissante
L’ONU, l’UNRWA, les médecins sur place hurlent dans le vide. "C’est maintenant la routine de tirer sur des gens affamés", s’indigne Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA.
Mais les résolutions onusiennes restent lettre morte. Les dirigeants arabes, divisés, préfèrent les déclarations lénifiantes aux actes. Gaza meurt en direct, sous les caméras éteintes.
Ce qui se passe à Gaza n’est pas une "tragédie" : c’est un crime organisé, une extermination par la faim et le feu. Jamais, dans l’histoire des guerres modernes, l’aide humanitaire n’a été utilisée comme appât pour massacrer des survivants.
Sources : AFP, Los Angeles Times, témoignages de survivants, rapports de l’UNRWA.